Dans l’naturel qui prend corps

Pas besoin de renfort

La vie est d’notre bord

La vie s’rend à bon port

Jeudi matin 10:55. En attendant Olaf, un grand diable baraqué dans la quarantaine, je regarde mes plantes vertes purifier l’air en se dorant la couenne au soleil.

À 10:59 pile, il frappe 3 coups et entre dans mon bureau. Un nuage sombre flotte autour de lui comme la cape de Zorro.

Il me dit à peine bonjour, se désinfecte les mains en vitesse, fait quelques pas et se laisse tomber avec un gros soupir sur le fauteuil Ikea face au mien.

Sans la distance obligatoire de 2 mètres, les éclairs dans ses yeux m’auraient sûrement foudroyée plus vite que la Covid19!

Je le comprends d’être sombre. On vient d’annoncer la veille que son école de Tango devra rester fermée plus longtemps.

Pourtant j’ai vérifié tellement de fois qu’à travers nos obstacles, des possibilités inespérées cherchent à nous rejoindre pour répondre à ce que notre cœur désire.

Les découvrir, pour avancer vers nos désirs, nos rêves, nos projets les plus chers, c’est ce que j’appelle la Création Radicale.

Ça ne m’empêche pas d’être tentée à mes heures de me laisser avaler tout rond par un malheur qui me tourne autour comme un maringouin affamé.

Et il faut dire, qu’avec la Covid, on a toutes les raisons au monde d’être mal… et de le rester.

Malheureusement avoir raison, ou « des raisons », ne donne pas grand-chose de bon, sinon toute l’humanité serait au 7ième ciel.

Ça nous fait plutôt tourner en rond dans notre tête, dans du réchauffé, du stérile, du contraint et ça coupe le courant de nos inspirations et nos élans.

La 1ère fois, Olaf m’a consultée parce qu’il courait sans fin après un ailleurs meilleur…

et n’arrivait pas à trouver la forme sous laquelle il pourrait exprimer ses talents avec bonheur et se sentir apprécié.

Depuis il a créé une école florissante qui le comble, mais avec la Covid elle est en danger…

Comment l’aider à s’ouvrir à ce que la vie lui présente pour qu’elle soit de son bord et qu’il puisse découvrir des pistes inattendues dans ce qui lui arrive?

D’abord, comme en impro, l’amener à dire « oui et »  pour passer du mode « réaction contre » au mode « création avec ».

 À dire « Oui » à tout ce qu’il ressent, à ce qu’il rencontre et à ce qu’il désire...

« et » à s’ouvrir à ce qui cherche à émerger de beau, de bon et de nouveau à travers ça.

Grâce à ce « oui et » Olaf pourra se décrisper pour s’accepter où il est, accéder aux ressources du génie de son coeur …

et à cet espace béni où ce que la vie lui présente peut se transformer en réponse à ce qui lui tient à coeur.

Pour participer cette magie, je dois commencer par dire « oui et » à ce qu’il vit, en le recevant où il est et en restant ouverte à ce qui cherche à émerger de là.

Sinon, il sera comme un grille-pain débranché, dépourvu de courant et de chaleur : adieu les bonnes toasts au beurre fondant !

– Ça n’a pas l’air d’aller ?  

Pour toute réponse, un grognement.

– T’es fâché ?

La voix chargée de reproches, il se lance dans une tirade sur l’imbécillité et l’injustice des mesures du confinement.

Je le reçois dans sa colère, sa déception, et j’apprends au fil de ses doléances et revendications qu’il n’est pas en danger financièrement pour l’instant. C’est toujours ça de pris !

Puis, à bout d’arguments, il se tait et me fixe l’air de dire: qu’est-ce que tu vas faire avec ça maintenant, hein ?

– Je comprends, tu as sans doute raison sur bien des points… Est-ce que tu te sens un peu plus léger d’avoir exprimé ce que tu vis?

Il fronce les sourcils et d’une voix réticente il admet:

– Oui … un peu… mais ça ne règle pas le problème!

J’entends en sous- texte: Franchement! Pour qui tu te prends de vouloir me faire du bien dans les circonstances ? Le Père Noël  ou la Fée des étoiles?

Je connais Olaf. Je me doute qu’il est en mode « bouderie »:  pas question pour lui de se faire du bien si ça ne répond pas à son goût dehors !

Il lui faut un coupable que ce soit lui-même la vie, les autres, la pluie ou la neige.

Inutile de se juger, c’est une réaction courante quand on se sent impuissant.

Le hic, c’est que ça nous prive de nos deux plus belles libertés, aimer et créer et ça emprisonne notre génie dans sa bouteille.

– Tu boudes on dirait ?

– … Ouin…  C’est injuste! J’veux plus rien savoir !

– Je comprends, on réagit tous comme ça à nos heures… est-ce que ça te fait du bien de rester là-dedans?

– Non, mais comment je peux être bien dans tout ça !

– Comme tu le sais, quand ça ne répond pas dehors c’est une invitation à prendre l’appel en-dedans.

– Ouin…

– Pour prendre l’appel, peux-tu porter attention à ce se passe dans ton corps face à tout ça?

Je lui rappelle l’anecdote du gars qui se promène un soir et en voit un autre penché sous un lampadaire. Quand il lui demande s’il a perdu quelque chose ici, l’autre répond que non, il a perdu son porte-monnaie là bas dans le champ, mais qu’ici il fait plus clair.

– Dans notre tête, il fait plus clair, mais la réponse est dans notre corps où c’est plus vague et sombre au départ.

– Mmm, ok !

Il met la main sur sa poitrine et fait le geste de serrer.

– Je me sens opprimé dans la poitrine.

Ah ! Enfin quelque chose de simple, concret, accessible dans son corps pour le ramener chez-lui, où il peut se faire du bien et découvrir du nouveau.

Il connaît déjà la pratique des « Ahhh ! c’est parfait », qu’on fait avec des Ahhh ! sonores et allongés, qui font vibrer la gorge, la poitrine et le ventre…

où logent le génie de son coeur et la sagesse de son corps.

Alors je l’invite à la faire, en lui rappelant qu’il n’est pas obligé d’aimer ou d’être d’accord avec ce qui lui arrive pour que ça lui fasse du bien.

 

Ces « Ahhh! c’est parfait », ont l’air de rien au départ.

Mais cette méditation corporelle active et sonore, jumelée à des respirations allongées, va le libérer de l’emprise de ses pensées noires en le déposant dans son corps…

et dans sa réalité présente qui est le point de départ de tous les possibles..

Là, il pourra s’accepter jusqu’au fond du pot pour libérer son essence créatrice et amoureuse, se sentir mieux dans sa peau et commencer à s’ouvrir à des possibilités inespérées.

– Peux-tu dire quelques « Ahhh, c’est parfait » tout haut en suivant leurs vibrations et en restant curieux face à ce qui émerge naturellement à partir de là.

-Mmm

Il en émet quelques-uns. Sa respiration s’approfondit et ses traits s’adoucissent peu à peu.  Après quelques minutes, il me dit surpris que son oppression a diminué.

Comme je sais d’expérience qu’une oppression dans la poitrine signale souvent un besoin réprimé, je lui demande:

– De quoi ça te prive le plus cette situation, qu’est-ce que ça t’empêche le plus de vivre ou sentir en-dedans ?

Il s’anime alors qu’il avoue en pleurant que le contact avec ses élèves lui manque.

En le voyant s’ouvrir et reprendre vie,  je me dis qu’un des cadeaux de la pandémie sera de rapprocher Olaf de son besoin des autres.

Ça va lui ’enlever de la pression, laisser plus d’amour entrer chez-lui et élargir son champ de possibilités.

Je l’invite alors à dire « Bienvenue » à son manque/besoin de contact pour le ramener au chaud chez-lui où il pourra s’épanouir…

au lieu de le laisser entre les mains de la Covid19 ou du gouvernement ou de qui que ce soit qui n’en a rien à cirer…

Olaf met la main sur sa poitrine, dit doucement Bienvenue et lâche un soupir de soulagement. Un léger sourire apparait sur ses lèvres. Son courant est revenu…

On a encore des pas à faire pour que la vie devienne son alliée, qu’il découvre toutes les possibilités cachées dans ce qu’elle lui présente, mais c’est un bon début.

Pour connaître la suite de l’histoire d’Olaf et voir comment ça va le rendre plus libre, créateur, amoureux et lui permettre de trouver de nouvelles voies pour exprimer ses talents…

ne manquez pas de lire le prochain article sur mon blogue!

P.S.  si vous trouvez que le changement arrive pas mal vite pour Olaf, c’est que je résume notre rencontre pour que vous suiviez mieux le processus, et qu’il a fait du chemin avant.

 

La pratique: une méditation corporelle sensuelle et sonore

En attendant, que diriez-vous de passer à votre tour du mode « réaction contre » au mode « création avec » pour accéder aux ressources de votre coeur et son génie?

Alors voilà! Dites tout haut quelques « Ahhh ! c’est parfait » en présence de tout ce qui monte en vous face à un obstacle ou un problème que vous rencontrez.

Pour décrocher de votre tête et vous déposer avec douceur au fond de vous…

allongez vos Aaaahhh! sonores en suivant avec attention le parcours de leurs vibrations jusque dans votre ventre, en passant par votre gorge et votre coeur.

Ça va vous détendre et vous ramener à la maison où il fait bon vivre et où des possibilités insoupçonnées cherchent à vous rejoindre.

Vous n’êtes pas obligé d’aimer ou d’être d’accord avec ce que vous vivez, simplement de lui donner la permission d’exister tel quel (ce qu’il fait déjà de toutes façons).

 

Pour vous inspirer, voici la clé chantée du « Ahhh! c’est parfait »:

      cle_chante_2

Bonne pratique!

Denise Noël

inf0@ coeurcreateur.com

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