« Je commence la journée comme un ange, par du yoga, de la méditation, un déjeuner vert gazon et je la termine en maudit, en me bourrant de chips devant une émission de télé débile! »
« Je comprends pas pourquoi je suis tellement fatiguée et je suis pas capable de reprendre mes bonnes habitudes pour perdre du poids, on dirait que je suis ligotée. »
« J’arrive pas à accomplir ou à exprimer telle ou telle chose, pourtant je veux tellement… je suis découragé. »
Qu’ont en commun ces gens bourrés de talents et de ressources qui parlent comme des éclopés de la parole, du cœur, de la volonté?
Ils sont tiraillés, paralysés, épuisés par les luttes sans issue du couple infernal Il Faut /Fuck You dont je vous ai parlé dans le dernier billet.
Comme plusieurs m’ont avoué être coincés dans les impasses de ce duo, je continue sur le sujet pour vous donner d’autres manières de vous en sortir.
Rappelez-vous que leurs luttes se perpétuent quand on veut parvenir à nos fins, non par amour, mais par obligation, par besoin de contrôle, pour éviter toute possibilité de rejet, d’échec, toute éventualité d’être imparfaits, désarmés ou vulnérables.
Pour répondre à cette exigence, on doit rejeter notre besoin d’amour et des autres et se contraindre à toujours avoir l’air parfaits, inatteignables, forts, en contrôle face à eux.
Les Fuck you, frustrés de ces travaux forcés qui nous déconnectent du flot vibrant de notre vraie nature, apparaissent alors pour faire la grève :
on est obligés de répondre aux Il Faut, on va le faire mais on ne donnera pas notre jus, on va retirer notre présence, ils ne nous auront pas!
C’est pour ça qu’au bout d’un moment tout bloque, tout se gâche et on a l’impression de s’être faits piquer pas la mouche tsé-tsé tellement on est fatigués, vides, démotivés.
Une des clés pour sortir du cul-de-sac Il Faut/FuckYou c’est d’embrasser ce qui est imparfait, blessé, démuni, tendre en nous.
Oh, je vous entends d’ici : ça ne vous tente pas du tout ! Pourquoi feriez-vous ça alors que tout dans le monde vous incite à être parfaits, puissants, positifs, pimpants et performants ?
D’abord parce que ça fait tellement de bien que vous regretterez de vous en être privés si longtemps!
Ensuite parce que les Il Faut n’ayant plus de prise, les Fuck You n’ont plus de raison d’être et vous retrouvez vos élans, votre motivation pour faire ce que vous voulez réellement.
Enfin, parce que contrairement à ce qu’on craint, en cessant de résister à nos aspects humains vulnérables, on s’ouvre, on respire, on se détend et on retrouve notre liberté d’être, d’aimer, de jouer, de créer, de recevoir, de s’exprimer, de choisir, de se dépasser par amour.
C’est ce que j’appelle l’échec créacoeur, l’échec qui nous ouvre à vivre, recevoir et jouir de ce qui nous tient à coeur.
Voilà pourquoi j’annonce aux gens que c’est une bonne nouvelle s’ils n’arrivent pas à courir comme des lièvres le matin, à manger des feuilles de pissenlits pour dîner, à méditer comme des Moines le soir ou à être parfaitement centrés, en forme, brillants comme des dieux toute la journée.
Ils me regardent souvent avec des yeux de poisson d’aquarium et je leur explique que le problème c’est Qui en eux veut arriver à ça et Pourquoi, et non ce qu’ils désirent réaliser ou vivre.
J’ajoute que c’est parfait s’ils ne sont pas capables, que c’est fait exprès pour qu’ils s’ouvrent à l’amour et à liberté d’être qui leur manquent tant.
Je les invite ensuite à accepter avec bienveillance l’échec de leurs efforts stériles en disant : « je ne suis pas capable et c’est parfait », en s’abandonnant doucement à cette réalité.
Quand ils le font, après avoir reçu la peine qui vient souvent avec ce bel échec, ils sont surpris de rejoindre la source de vie qui court librement et amoureusement au fond d’eux.
Enfin, ils peuvent jouir du meilleur d’eux-mêmes et l’offrir gratuitement, par amour, parce que ça goûte tellement meilleur.
La pratique
La prochaine fois que vous vous sentez coincés, démotivés, frustrés de ne pas parvenir à réaliser ou à exprimer ce que vous voulez, dites simplement :
« Je ne suis pas capable et c’est parfait! »
ou :
« Je ne l’ai pas l’affaire et c’est parfait! »
Puis abandonnez-vous en douceur, en sentant ce qui se passe dans votre corps, et vous retrouverez le flot naturel de votre présence amoureuse et créatrice.
Et si vous n’y arrivez pas, acceptez de ne pas être capable d’y arriver et si vous n’arrivez pas à accepter de ne pas être capables, acceptez de ne pas être capables d’accepter… et si vous n’arrivez pas …
Le premier « pas capable » que vous embrassez avec coeur va vous redonner votre liberté!
Merci Denise,
Ça m’a remis sur la bonne trac , je m’étais perdue de vue. Te lire, me fait un bien énorme, je te sens près de moi!
Suzie xxx
Bienvenue Suzie!
Denise xx
Ce billet nous remets en lien avec les FF!
Ce qui me venait en te lisant ce matin, c’est que dans mon expérience,il y a une force qu’on récupère entre les deux F, quand on arrête de vouloir être tout puissant. C’est une autre énergie, plus humaine, fluide, plus vulnérable aussi, mais qui énergise en profondeur, hors de la rigidité de la tête. Et puis, j’aime tellement la façon colorée que tu as de parler de choses denses. Merci Denise!
M.P.
Merci Marie-Paule, tu as tout à fait raison, c’est bon que tu soulignes la sorte d’énergie et de présence qu’on découvre en dehors des exigences!
Denise