Comme vous verrez, dans le chapitre 2 du « Pâté chinois de la création pure laine », Marie de Nazareth continue de faire tomber Solange sur ses foufounes et de lui faire perdre ses points de repère.
Solange est tour à tour titillée, sonnée, éblouitonnée, choquée même, par Marie, ses révélations imprévisibles et ses dons qui la fascinent.
Comme si ce n’était pas assez, elle est subitement plongée dans un univers mystérieux et merveilleux, tout un contraste avec sa vie anesthésiée,… pour en ressortir aussitôt sonnée!
Elle oscille constamment entre le « oui » et le « non » et se débat comme le diable dans l’eau bénite devant cette invitation à plonger dans l’inconnu avec cette inconnue. On la comprend n’est-ce-pas?
Même quand elle essaie de reprendre son rôle de journaliste pour lever le voile sur la vraie identité de cette Madone à gogo, c’est elle qui se retrouve percée au grand jour et pas à peu près!
Sa rouspéteuse en chef n’a pas fini de ruer dans les brancards et de chercher des poux à cette Marie revenue de nulle part, croyez-moi!
P.S. Il m’est venu -par la bande sonore de mon intuition- l’idée de vous partager des moments surprenants, éprouvants ou réjouissants du processus créateur du ‘Ciel au fond de poubelles’ et de vous raconter ma manière de créer ce roman à partir de tout ce que la vie me présente. En alternance avec les chapitres, je vous enverrai donc, une semaine sur deux, de courts billets sur cette aventure créatrice et amoureuse.
Le merveilleux pays d’Alice et les tartines empoisonnées d’Aurore
Après un moment qui m’a semblé une éternité, ma méfiance habituelle m’a sortie par la peau du cou de cette douceur inespérée. Cette Marie et son toucher électrique ne s’en sortiraient pas si facilement! C’était sans doute le tour de passe-passe d’une maniaque d’ésotérisme pour me faire avaler sa proposition. Est-ce qu’elle pouvait au moins me dire pourquoi elle voulait rendre public son supposé passage dans mon patelin d’enfance?
— Solange, conter son chemin intime, avec ses pics ensoleillés pis ses racoins sombres, c’est un accroche-cœur pour les habitants de votre temps, non?
Voyons donc, la Vierge avec des racoins sombres? On l’a toujours présentée comme un modèle de pureté et de sérénité! Aussi fou que d’imaginer la Madone avec des points noirs sur le nez!
— D’accord, nos librairies croulent sous les récits d’enfants abusés, de mères indignes, de pères repentants. Mais vous ne me ferez pas croire que Marie de Nazareth cachait des racoins sombres. En plus, vous me demandez d’en parler?
— Oui, j’suis pas comme les images lisses et empesées que vous avez de moi. J’ai l’air tristounette et fade dans ma robe bleu-ciel-parfait. On dirait une fleur séchée coincée entre les pages d’un missel ! Ça rend pas hommage à la vie et ça fait mal paraître l’amour.
Ça m’a tellement troublée de l’entendre contester l’image modèle de mon enfance, qu’aucune question intelligente ne m’est venue à l’esprit pour la contester à mon tour.
— Heu…?
— Oui et on peut pas libérer le génie du cœur sans faire tomber le fardeau du sans-faute menotté au vernis du trop-parfait. Pour ça, y fallait que j’épouse tout l’humain pas juste ses couleurs pastel et ses odeurs de sainteté.
Même si je n’étais pas plus éclairée sur son identité, ça commençait à m’intéresser.
— Ah?! Pouvez-vous m’en dire plus ?
— Avec du vernis, notre cœur peut pas respirer l’air libre du large ni être peau à peau avec les autres. On est exilés de l’amour avec ses ardeurs et ses délices, on perd la joie de se régaler de tout et rien.
— Votre image fait du sens
— C’est pas tout! Le poids du sans-faute écrase les ailes de son génie. On est pas libres de rêver à pleins poumons, d’se planter et se relever plus doués pour mijoter un monde enchanteur.
Même si ma plus que parfaite venait d’en prendre pour son rhume, l’idée d’échapper à ma solitude et ma grisaille fatalistes pour mijoter le monde que je souhaite, me plaisait. Mais entendre parler du fardeau du sans-faute m’a ébranlée. Du plus loin que je me souvienne, ce poids je le portais sur mes épaules. Depuis ma tendre enfance, je faisais tout pour éviter d’être prise en défaut par mon père qui avait la gâchette du reproche facile. Quarante ans après sa mort, je l’imaginais toujours à mes trousses. J’en étais venue à balayer du revers de la main, comme des miettes malvenues, ce qui pouvait détonner ou déplaire chez moi. Était-ce de ça qu’elle voulait parler dans son histoire ou de l’idéal trop vertueux personnifié par la Vierge?
J’étais sur le point de lui poser la question en pensant qu’un sujet aussi croustillant pourrait donner la respiration artificielle à mon goût d’écrire, quand Marie a aspergé vigoureusement son riz de sauce soya. Le bouchon mal vissé est tombé dans son assiette. Elle s’est retrouvée devant une mare brunâtre où flottaient quelques grains de riz sauvés du naufrage. Avant que j’aie pu l’arrêter, elle a ri, a repêché le bouchon et en a pris une bouchée. Sa grimace valait cent piastres. Elle avait la bouille d’une enfant qui vient d’avaler une pelletée d’huile de foie de morue. J’ai fait signe à notre serveuse de venir. Elle est arrivée en trottinant comme si elle flottait sur un coussin d’air. Marie s’est excusée de sa gaffe en inclinant la tête, les mains jointes. Puis elle a pris la main de la serveuse et a ajouté avec une grande douceur dans la voix :
— J’suis chagrinée, cette sauce est pourléchable, mais j’pense qu’elle est trop généreuse… Pardon, votre p’tit nom, c’est quoi?
— Ting-Ting…
— C’est charmant!
La douceur de Marie et sa simili-révérence à la chinoise ont eu l’air de toucher Ting-Ting. Une belle chaleur s’est échappée des fentes de ses yeux charbons. Elle lui a donné trois petites tapes amicales sur l’épaule en faisant ‘oui’ de la tête. Elle est ensuite repartie aux cuisines pour changer son plat, sa queue de cheval noire se balançant comme un essuie-glace derrière elle. Marie lui a fait un beau Bye! Bye en disant : « À bientôt Ting-Ting. »
L’échange de Marie avec la serveuse me turlupinait. Cette femme tombée du ciel semblait plus préoccupée par la bonté de son contact avec Ting-Ting que par la possibilité d’avoir l’air folle avec son bouchon rebelle. Elle ne ployait pas sous le fardeau du sans faute, c’est sûr! L’instant d’un éclair, j’ai perçu son élan vers l’autre comme une fenêtre ouverte par laquelle son naturel s’échappait de l’enclos des apparences. La vision d’un cheval sauvage gambadant dans des champs gorgés de lumière, de couleurs et d’odeurs, qu’il faisait naitre à mesure qu’il avançait, m’est apparue comme dans un rêve. Pendant quelques secondes, je me suis crue au pays des merveilles. Puis, tout s’est estompé comme si une main invisible avait refermé le portail de cet univers mystérieux. Une douleur fugitive a transpercé ma poitrine. J’ai senti comment je me languissais de sortir du carcan du convenu pour donner libre cours à mes élans naturels. Comment ma vie perdait sa saveur et son ardeur derrière la façade irréprochable que j’entretenais.
Par chance, notre geisha est arrivée avec un nouveau bol de riz fumant pour Marie. La situation cocasse dans laquelle je me trouvais m’a ramenée à la réalité. Je riais dans ma barbe en expliquant à la serveuse que mon amie s’était mis les pieds dans les plats parce qu’elle venait d’un monde où la sauce soya manquait cruellement à l’appel. Le sourire de Ting-Ting a signé son visage de trois rayures minces qui ont avalé tout rond ses yeux et sa bouche.
Je n’avais pas fini de mettre Marie à l’épreuve. Je lui ai demandé de me fournir un détail sur moi du temps de Rocheville, que seuls les membres de ma famille auraient pu connaitre. Sa réponse m’a jetée à terre.
— À chaque bouffe du soir, votre père vous dépêchait du pain beurré de son bout de table. Le beurre vous donnait des haut-le-cœur. C’était un supplice de le gober.
Ce souvenir était encore très vif. À Rocheville, je passais mon temps à redouter ces soupers avec mon père. Déjà quand maman mettait la table, j’appréhendais ce moment où il se joindrait à nous et, sans me prévenir, me ferait passer une beurrée que je mixais de peine et de misère avec le reste de mon assiettée. Quand venait l’heure d’aller embrasser mon père avant le coucher, j’agissais comme une automate. Le cœur n’y était pas. Il était encore sur ma chaise en train d’essayer d’avaler sa rancœur.
J’étais renversée. Comme si j’étais en transe, j’ai balbutié :
— L’odeur du beurre me donne encore mal au cœur.
— Mmm…. Vous appeliez de tous vos vœux pour que la mémoire de votre papa prenne la poudre d’escampette.
— Mmm… J’aurais tellement voulu qu’il oublie cette tartine empoisonnée!
— Mais vous avez vite déniché le plaisir malin de vous raidir à chaque bouchée pour faire la grève du goût. Vous fabriquiez des piles de ressentiment dans votre sang en lâchant des gargouillis sonores.
J’étais mystifiée! C’est vrai, je digérais de plus en plus mal. Est-ce que je rotais mon ressentiment?
— C’est trop fort ça! Vous connaissez le ressentiment dans le sang de Boom Desjardins, et vous sentez ce qui se passe à l’intérieur des gens?
— Ben oui! J’connais votre chanteur à queue de cheval. Pis j’capte le dedans des gens. C’est pas sorcier, c’est l’ordinaire du cœur.
— C’est pas sorcier, c’est pas sorcier. C’est sorcier pour mon cœur en tout cas.
— Mmm, votre rouspétance a pu dénaturer son flair et ses élans vierges.
J’ai balayé des yeux le resto pour voir s’il n’y avait pas des petits hommes verts qui attendaient Marie dans leurs soucoupes. Mais non! Tout avait l’air normal.
Pendant qu’elle s’attaquait goulument à son plat comme si de rien n’était, ça se bousculait dans ma tête. Cette vierge improbable avait un don renversant. Elle venait de me décrire des scènes quotidiennes de mon enfance avec une précision à donner la chair de poule. Elle avait même exprimé mes sentiments mieux que je n’aurais pu le faire. Je ne pouvais ni expliquer rationnellement cet incident ni le balayer du revers de la main. Avait-elle vu aussi que j’avais un plaisir trouble à me prendre pour Aurore l’enfant martyre, obligée à mordre dans un pain de savon?
Marie de Nazareth ou pas, elle était fascinante. Ses dons et ses dires tout autant. Même si je ne savais pas ce qui allait en ressortir, dès cet instant, j’ai eu le goût de me prêter au jeu et de faire un pas de plus dans cette aventure époustouflante, avec l’espoir secret de sortir de mon marasme.
Aussitôt décidé, aussitôt rejeté par ma rouspéteuse de broue en chef! Je n’avais pas fait tout mon parcours en écriture pour me trouver à la remorque d’une pseudo-star et écrire un livre en son nom. Surtout que, comme personne n’avait souligné son passage à Rocheville, cette Marie, de Nazareth ou de Tombouctou, n’avait pas dû y faire grand-chose qui méritait qu’on en témoigne aujourd’hui.
De toute façon, pour moi, être le ‘nègre‘ de quelqu’un était une sale besogne. Une maison d’édition très populaire m’avait déjà offert d’écrire les mémoires d’une animatrice de télévision réputée. Le contrat serait lucratif, me disait-on. Sur le coup, j’ai été tenté de dire oui. En pleine nuit, je me suis réveillée révoltée, une oppression dans la poitrine. Je n’étais décidément pas le genre d’écrivaine à être la soubrette des vedettes. Pas question que je trafique mon talent pour répondre aux fins d’un éditeur. J’avais décliné son offre en lui disant que je ne voulais pas être le faire-valoir de personne. Dans la prise de bec qui a suivi, il était allé jusqu’à prétendre que mon arrogance me faisait rater la chance de ma vie et que j’allais le regretter. J’étais partie en claquant la porte. Depuis je rêvais de faire ravaler ses paroles à cet oiseau de malheur. Vingt ans plus tard, il fallait que j’aie perdu bien des plumes pour envisager la possibilité de changer mon fusil d’épaule.
En sortant de mes réflexions, j’ai vu Marie mettre ses deux mains jointes sur son oreille gauche puis y appuyer la tête en fermant ses yeux, comme si elle voulait dormir. Elle a même émis un léger ronflement
La Vierge qui ronfle? Une primeur!
— Dormez sur vos oreilles Solange. Vos dons et vos tournures sans pareilles seront pas en terrain glissant. Leurs racines resteront plantées chez vous. Y vont même fleurir plusse et faire votre joie comme jamais.
Bondance! Le cœur de cette femme semblait encore avoir capté ce qui se passait en moi.
— Je ne sais pas si vous êtes en train de m’allécher, mais c’est tentant…
— Tant mieux! Mais y faut que les faits de ma saga à Rocheville soient pas traficotés.
— Qu’entendez-vous au juste par « les faits »?
— Ce qui m’est arrivé sans broderies.
Les sourcils froncés, sa fourchette suspendue à mi-chemin entre son assiette et son visage, elle a hésité un moment avant de continuer. Elle a déposé sa fourchette et mis sa main droite sur son cœur pour imiter ses battements. Les yeux fermés, elle s’est mise à bouger lentement son autre main, de droite à gauche, pendant que sa tête suivait ce mouvement de pendule. On aurait dit un aveugle qui tâte le sol avec sa canne pour trouver son chemin. Au bout de deux minutes, elle a lâché un grand soupir et ses épaules ont baissé d’un pouce. Elle a hoché lentement la tête comme si elle venait de reconnaître ou retrouver quelque chose.
— Mon cœur tâtonne. Y désire pas vous froisser. Mais mon corps me dit qu’une vérité désire se pointer le nez. La voici, la voilà : mon histoire doit pas être flattée dans le bon sens du poil pour l’esthétiser. Y faut épouser les faits au naturel, sans leur mettre de faux cils.
Marie a repris sa fourchette et l’a cognée délicatement sur son verre.
— Faut que ça sonne vrai comme du vrai cristal!
Du vrai cristal, du vrai cristal! Tu parles d’une voyante à cinq cennes, me targuer de vouloir esthétiser la réalité alors qu’elle ne m’avait jamais lue! Ma rouspéteuse voulait prendre le crachoir, mais ma fine a pris le dessus. J’ai simplement dit :
— La réalité, ce n’est pas toujours intéressant.
— Solange, laissez tremper vos couleurs et vos saveurs pittoresques dans les eaux du réel, ça va faire un arc-en-ciel hors série.
Je dois dire que les seuls mots que j’ai retenus, c’est ‘hors série’.
Marie s’est aussitôt penchée au-dessus de son assiette. En marquant légèrement d’un doigt le rythme sur la table, elle a murmuré à mon oreille :
dans l’naturel qui prend corps
pas besoin d’renforts
la vie est de not’ bord
dans l’présent qui a jamais tort
pas besoin d’faire de chiard
la magie bat son fort
dans l’imparfait sans remords
tout est raccord
avec l’amour le plus fort
le génie du coeur fait tout éclore
même les faux départs jouissent d’une aurore
Je n’en revenais pas! Cette femme, sortie de nulle part, venait d’improviser un poème/slam en direct pour moi. Après avoir vu son tatouage, j’aurais pu m’y attendre. On aurait dit une formule créée par la muse des rêves échoués et des talents délaissés pour leur donner un second souffle. À ma grande surprise, j’ai eu une lueur d’espoir en imaginant que la magie pouvait émerger du présent et de l’imparfait. Pourtant « l’imparfait sans remords », ce n’était pas mon fort et depuis l’enfance je cherchais mon bonheur dans un ailleurs meilleur. Comment savait-elle qu’en plus d’adorer les métaphores, j’aimais les rimes et les rythmes du slam? Comme si ce n’était pas assez, elle utilisait des mots qui me rejoignaient pas à peu près. Sans compter que sa sagesse toute simple avait des accents à la Bobin, un de mes auteurs préférés. Moi qui aimais tant fantasmer, j’étais servie avec cette Bobinette de science-fiction hip-hop, dotée d’une pointe d’humour qui me déridait. Pourquoi me priver d’embarquer dans son histoire? Cette aventure était déjà pas mal plus intéressante que mon train-train sans tchou-tchou. Et je trouverais sûrement une manière de mettre ce projet à ma main. Que ça fasse un roman à la sauce virginale ou un article à la sauce sensationnelle, je risquais d’y trouver mon compte. En plus, sa manière d’interagir avec la serveuse et avec moi me démontrait qu’elle était sans malice. Je devais en savoir davantage.
— Au lieu de psalmodier des litanies, vous slamez maintenant!?
Son rire franc m’a fait plaisir.
— Solange, j’adore les mots qui dansent ensemble.
— Je vous comprends.
Notre tête-à-tête a été interrompu. Toujours aussi empressée, Ting-Ting apportait à la table de gauche un gâteau exotique décoré de mandarines et de chandelles multicolores. Marie ne s’est pas privée de chanter à tue-tête avec ces six joyeux lurons ‘Ma chère Simone, c’est à ton tour, de te laisser parler d’amour’ et d’applaudir à tout rompre. Elle s’est ensuite levée d’un bond pour s’approcher de leur table. Quand elle s’est penchée pour embrasser la fêtée, j’ai aperçu un bref moment ses coeurs tatoués à l’arrière de son cou. Puis, nos voisins se sont levés tour à tour pour lui faire la bise en retour. Les joues rose bonbon, Marie s’est relancée en moins de deux sur son siège, comme si elle jouait à la chaise musicale, et elle a planté ses yeux pétillants dans les miens en souriant de toutes ses dents :
— Wow! quel cadeau ravissant ce chant d’amour pour Simone.
Campée sur ma banquette, j’avais observé la scène comme une statue. Comment cette fraîche débarquée pouvait-elle se lâcher lousse avec des gens qu’elle connaissait à peine? Ça me dépassait. Je trouvais qu’elle avait le Wow! et la bougeotte un peu trop faciles à mon goût.
— On dirait que vous avez toujours besoin de bouger, est-ce que je me trompe?
— Vous avez bien pigé. J’me languissais trop dans ma peau de statue. Pis c’est fait exprès pour nous désembarrer de nos caboches. Là on peut jouir de la sagesse bougeante du corps qui fait chanter nos cordes sensibles pis giguer nos cellules.
Ça promettait! Mais avant de jouir de mon corps, j’avais besoin de la nourrir un peu plus, moi, ma caboche. Je n’avais pas fini de cuisiner cette Madone à gogo. C’était le temps de me servir de mes talents de journaliste.
Si vous avez aimé ce chapitre et le précédent n’hésitez pas à l’envoyer à vos ami(e)s et ennemi(e)s pour qu’ils en profitent aussi
Et si vous n’avez pas lu le 1er, il n’est pas trop tard, il est juste en-dessous.
Bonjour Denise,
Je plonge dans ton chapitre numéro 2
«Elle est arrivée en trottinant comme si elle flottait sur un coussin d’air»
Cette belle phrase m’a fait sourire. Je sens la légèreté de Marie qui me plait. Je sens que Marie baigne dans un espace libre.
«Une belle chaleur s’est échappé des fentes de ses yeux du charbon»
Et ici le mot fentes me fait voyager dans les montagnes. Parfois dans les fentes des hautes montagnes on retrouve des cristaux précieux. «Une belle chaleur est un élément précieux et vivante.
«J’ai perçu son élan vers l’autre comme une fenêtre ouverte par laquelle son naturel s’échappait de l’enclos des apparences. La vision d’un cheval sauvage gambadant allègrement dans des champs gorgées de lumière de couleurs et d’odeurs, qu’il faisait naître à mesure qu’il avançait,»
Ici je me sens dans une aventure, je me sens transporté. Bravo pour cette belle phrase.
Et,
«Vous fabriquiez des piles de ressentiment dans votre sang en lâchant des gargouillis sonores»
«J’ai balayé des yeux le resto pour voir s’il n’y avait pas des petits hommes vert qui m’attendaient»
Ces deux phrases me font sourire, elles parlent du ressentiment et de la peur et en même temps Denise tu as su mettre du l’humour dedans pour alléger le tout. Merci Denise pour ce beau chapitre!
Merci Kerstin pour tes commentaires.
Ils me permettent de découvrir d’autres aspects de mon histoire et de mieux te sentir à travers ce qui te touche ou te fait sourire :)!
Denise
Allô Denise,
C’est bon de me replonger dans le chapitre 2 et de goûter à la spontanéité bienveillante de Marie. Quel contraste avec la vie « anesthésiée » de Solange qui retient ses élans.
Je remarque aussi l’écart entre le cœur pur de Marie et ses gestes de bonté qui ne demandent rien en retour et le « jasage intérieur » incessant de Solange qui se demande souvent quel profit personnel elle pourra retirer de sa rencontre avec Marie. Quelle différence entre la gratuité d’un geste altruiste et le calcul intéressé et égoïste ! Disons que ça me donne envie d’opter pour la première option…
J’adore tes expressions… en voici quelques unes de particulièrement savoureuses qui me font sourire et pétiller:
• « Sa rouspéteuse en chef n’a pas fini de ruer dans les brancards et chercher des poux… »
• « … par la bande-sonore de mon intuition… »
• « .. mon père qui avait la gâchette du reproche facile »
• « Vous fabriquiez des piles de ressentiment dans votre sang en lâchant des gargouillis sonores. »
• « … votre rouspétance en chef a pu dénaturer son pif et ses élans vierges. »
• « … mon train-train sans tchou-tchou. »
• « Là on peut jouir de la sagesse bougeante du corps qui fait chanter nos cordes sensibles pis giguer nos cellules. »
Je résonne si fort lorsque Marie répond à Solange, au sujet de ses pics ensoleillés et ses racoins sombres : « Ben oui. Y fallait que j’épouse l’humain pour faire prendre une débarque au fardeau du sans-faute menotté au vernis du faux-pur dans le monde. Le cœur avec une couche de vernis dessus, y peut pu respirer l’air libre, y peut pu être peau à peau avec son prochain. Le poids lourd du sans-faute écrase les ailes de son génie, y arrive pu à mijoter un monde enchanteur pis à jouir de tout et de rien. »
Ça me parle de notre humanité et de mon besoin de m’accueillir dans tout ce que je suis sans discriminer quoi que ce soit.
J’adore les échanges entre Marie et Ting-Ting. Je les trouve charmantes et pleines de bonté toutes les 2. C’est fascinant de voir à quel point Marie trouve le bonheur et la joie dans les moindres petites choses… comme chanter joyeux anniversaire à la voisine de la table d’à côté.
Quelles belles respirations je prends en lisant : « La vision d’un cheval sauvage gambadant allègrement dans des champs gorgés de lumière, de couleurs et d’odeurs, qu’il faisait naitre à mesure qu’il avançait, m’est apparue comme dans un rêve. Pendant quelques secondes, je me suis crue au pays des merveilles comme Alice. » Et c’est triste de voir Solange éteindre ses élans et son bien-être pour retourner dans sa vie en noir en blanc.
J’adore te lire Denise. C’est rempli de surprises qui font du bien. Merci XXX
Merci de tes commentaires abondants Eugénie!
« la spontanéité bienveillante de Marie », j’aime ça.
« Quelle différence entre la gratuité d’un geste altruiste et le calcul intéressé et égoïste ! Disons que ça me donne envie d’opter pour la première option… »
Super!
C’est l’fun de lire tous les bouts de phrases que tu aimes et qui te font sourire.
« Ça me parle de notre humanité et de mon besoin de m’accueillir dans tout ce que je suis sans discriminer quoi que ce soit. »
Tout à fait!
« C’est fascinant de voir à quel point Marie trouve le bonheur et la joie dans les moindres petites choses »
Oui elle trouve sa joie dans les choses simples de la vie et sa connexion aux autres.
« Pendant quelques secondes, je me suis crue au pays des merveilles comme Alice. … C’est rempli de surprises qui font du bien »
:)!
Denise
Marie n’a pas d’égo gros comme la terre. C’est ce qui la rend si attachante, l’ordinaire du coeur Denise, tu es comme Marie, tu vois à travers nous et je me vois beaucoup dans le personnage de Solange. J’adore les 2 personnages, j’aime ton humour, c’est une scène qui peu sembler anodine , mais c’est une belle façon de décrire la clairvoyance de Marie. J’ai hâte au prochain chapitre
Merci de tes commentaires Line! Oui c’est vrai, moins l’ego est dans le chemin plus on est libre d’être soi-même, plus on a accès à l’ordinaire et la clairvoyance du coeur et plus on est attachant!
Je suis contente que aimes les personnages et l’humour que je leur prête :)!
Denise
À partir du slam, je voyais un film surréaliste. Je suis plus visuelle que littéraire. C’est ainsi que j’entre dans le livre. À suivre.
Ah c’est intriguant Irène, un film surréaliste. Est-ce que tu veux dire que le slam te fait imaginer ça ou la suite ou le fait que Marie s’exprime ainsi?
Denise
Wow que de plaisir à survoler ce chapitre , j’embarque autant ds les réticences de Solange (je m’y vois facilement) que je m’amuse et je rigole avec Marie . J’ai le feeling d’une danse entre les personnages autant qu’entre les expressions qui soulève la joie. Je vacille entre l’idée que je devrais relire pour bien assimiler où rester sur mon plaisir et attendre le prochain chapitre .
J’ai hâte de recevoir le 3
Oui c’est vrai Pierre Marc, le contraste entre les deux personnages est comme une danse, tu le erras de plus en plus à mesure que ça avance.
Et pourquoi te priver, je crois que tu peux faire les deux: le relire pour l’assimiler et du coup doubler ton plaisir :)!
Denise
J’aime tes deux personnages Denise! Je me retrouve dans les jugements et nombreux blocages de Solange et la liberté d’être de Marie résonne à mon cœur.
Tes nombreuses images détaillées des deux premiers chapitres font que je suis les scènes avec intérêt et plaisir. Je me dis qu’il va y avoir un film basé sur ton livre, je le vois déjà!
J’aime beaucoup la façon dont tes deux chapitres finissent, très accrocheur, je reste en suspend avec le goût de continuer!
Il y a une phrase que j’ai dû relire pour comprendre : «Y fallait qu’j’épouse l’humain pour faire prendre une débarque au fardeau du sans-faute acoquiné dans le monde avec le vernis du faux-pur ». Je ne saurais dire pourquoi par contre…
Merci j’apprécie que tu me le dises Marie-Claude :)! Est-ce que tu as dû la relire plusieurs fois pour la saisir? Pourrais-tu me dire où ou quand ça commence à accrocher ça m’aiderait à voir ce que je peux faire?
Si je mettais les mots « dans le monde » à la fin de la phrase est-ce que ça aiderait?
Denise
Oui, j’ai dû la relire quelques fois. Dès le début, j’ai manqué la notion d’épouser l’humain, je l’ai comprise en me rappelant ce que tu m’avais dit en me parlant du livre. Mais même en comprenant cette notion, la suite était difficile à saisir. Je me suis demandée si c’était le rythme de la phrase ou moi qui manquait de poésie. Je la relis et même si je sais ce que Marie veut dire, ça reste « ardu ».
Je me suis questionnée sur « dans le monde » en effet. Oui, peut-être qu’à la fin ce serait plus clair.
Merci MC. Je vais mettre « dans le monde » à la fin de la phrase et j’ai changé le mot « acoquiné » pour « menotté ». C’est tout ce que je vois pour l’instant et je vais vérifier avec d’autres pour voir s’ils accrochent aussi.
Denise
Ah oui, le mot « menotté » est aidant.
Merci MC!
« Tes nombreuses images détaillées des deux premiers chapitres font que je suis les scènes avec intérêt et plaisir. Je me dis qu’il va y avoir un film basé sur ton livre, je le vois déjà! »
Tant mieux et haha!ha! ce serait drôle de voir ça en film!
Je suis contente de savoir que la fin de chapitres te donne le goût de continuer, c’est fait exprès comme dirait Marie :)!
Denise
Ok yé, on y arrive MC :)!
Chère Denise,
Merci pour ce 2e chapitre. Mine de rien, le titre joue large, empruntant à la fois le nom de l’héroïne d’un conte universel (Alice au pays des merveilles) et celui d’une figure emblématique au Québec (Aurore l’enfant martyre).
Et puis, j’ai été époustouflée de te voir créer de but en blanc la scène du bouchon de la sauce soya qui inonde le plat de riz de Marie et de t’en sentir émerveillée comme une enfant! Toi qui te demandais si tu avais la capacité d’inventer une histoire, tu imaginais déjà un mini-tableau vivant et rigolo qui nous apprend déjà beaucoup sur ce surprenant personnage.
Tu aurais pu traiter la serveuse Ting-Ting en figurante de 3e ordre, faite de carton-pâte. Mais non! Les détails de sa description animent tout : « elle est arrivée en trottinant comme si elle flottait sur un coussin d’air », « elle est ensuite repartie aux cuisines, sa queue de cheval noire se balançant comme un essuie-glace derrière elle. ».
J’aime que tu fasses bouger ta Marie selon ce qu’elle veut dire à Solange. Certaines personnes s’expriment par images. Ta Marie est elle-même une allégorie vivante de ce qui se passe en Solange, ou entre elle et Solange. C’est toute une trouvaille! Fallait y penser!
Merci Denise de souligner l’importance des titres et d’ajouter ton point de vue d’écrivaine à cette aventure de création littéraire!
Oui, tu m’as vue plus d’une fois surprise et émerveillée de voir ce qui sortait de mon imaginaire, comme des lapins d’un chapeau de magicien, pour donner vie à l’histoire et aux personnages . Chaque fois je priais le magicien de revenir :)! Je doutais de la pertinence de ces scènes tellement elles avaient l’air de tomber du ciel et tu me rassurais. Merci pour ça.
Je me rappelle comment j’ai eu du plaisir à « animer » Ting-Ting comme tu dis.
« Ta Marie est elle-même une allégorie vivante de ce qui se passe en Solange, ou entre elle et Solange. »
Par chance, cette Marie, un char allégorique à elle seule, s’est imposée quand on a frappé une impasse. Elle a sauvé les meubles… et la maison 🙂
Denise
Hihi ! Quel beau personnage que cette Marie ! Ça fait du bien de voir quelqu’un de si libre. Je me reconnais bien dans Solange qui est un peu jalouse de cette liberté qui semble naturelle à l’autre… Hum… Merci cette lecture me rappelle les permissions que je ne me donne pas tout le temps. Ça ouvre. J’ai hâte de lire la suite.
Merci Marika!
C’est réjouissant de savoir que Marie te donne des permissions et t’ouvre des possibilités de liberté. Yes!!
Bonne suite de lecture, elle n’a pas fini de nous surprendre :)!
Denise
Wow Denise. Ça valait la peine de prendre vraiment le temps de relire ton chapitre plusieurs fois. J’ai vraiment pu apprécier ton talent d’écriture. Ouf. Sérieusement, un beau bravo Denise. J’aime ta plume. Je me sens transporté dans ce petit monde que tu as créé avec les deux.
Autant les tourments qui habitent Solange que les élans amoureux de Marie. Le mariage des deux fonctionnent a merveille.
C’est vraiment travaillé à la loupe ce rythme que tu as créé dans le récit.
40 ans de métier, ça se lit :)!! Je suis content d’avoir pu lire ton chapitre avec mon cœur. De me laisser transporter par le récit.
L’image du cheval qui vient à Solange. La qualité de l’écriture pour décrire ce que ressent celle ci, m’a vraiment touché.
Et à la fin, la même énergie m’habite. J’ai hâte de lire la suite :)!!
Je me répète Denise, mais bravo. Je me sens chanceux de faire parti de ton processus. Et j’ai aussi hâte de lire sur le comment que tu as pu vivre l’expérience d’écriture de ton bébé 🙂
Merci Gian, oui des fois on a besoin de prendre le temps de laisser les choses se déposer au bon endroit en soi :).
Ça me fait plaisir que tu apprécies la manière dont j’écris et le mariage de Solange et Marie.
« Je me sens transporté dans ce petit monde que tu as créé avec les deux. »
Super Gian! Je suis tellement contente d’avoir appris à travers ce roman ce que cette phrase veut dire en écriture: show don’t tell!
C’est justement pour faire entrer les gens dans la scène.
Oui l’image du cheval est inspirante, elle vient dun rêve que j’ai fait dans ma vingtaine, elle m’habite et elle me guide depuis ce temps.
Contente que tu apprécies faire partie de cette histoire 🙂
Denise
J’aime ton écriture. J’aime comment tu nommes de façon si claire ce que tes personnages vivent (et ce que je vis) et comme dit Solange qu’elle n’arrive pas à nommer elle-même. C’est éclairant et aidant. C’est écrit avec une compréhension si profonde de l’humain. Tes personnages nous offrent ce qu’elles sont entièrement. On a envie de les connaitre +++ et de les suivre.
Y’a plusieurs passages très fort qui m’ont touchée et shakée. J’en cite quelque uns
« Le cœur avec une couche de vernis dessus, y peut pu respirer l’air libre, y peut pu être peau à peau avec son prochain. Le poids lourd du sans-faute écrase les ailes de son génie.»
Ouf! Je le sens physiquement!
« une fenêtre ouverte par laquelle son naturel s’échappait de l’enclos des apparences. La vision d’un cheval sauvage gambadant allègrement dans des champs gorgés de lumière, de couleurs et d’odeurs, qu’il faisait naitre à mesure qu’il avançait, »
C’est tellement beau et ça donne le goût d’ouvrir, d’y aller, de liberté!
« Puis, tout s’est estompé comme si une main invisible avait refermé le portail de cet univers mystérieux. Une douleur fugitive a transpercé ma poitrine.
Wow! Il m’arrive exactement la même chose qu’à Solange. C’est émouvant…
« Mais vous avez vite déniché le plaisir ratoureux de vous raidir à chaque bouchée pour faire la grève du goût. »
Wow très évocateur! Ça fait tellement de sens!!
Et quelques phrases qui m’ont fait sourire et touchée :
« Je ne sais pas si vous êtes en train de m’allécher mais c’est tentant… »
« Une belle chaleur s’est échappée des fentes de ses yeux charbons »
« Leurs racines resteront plantées chez vous »
« Là on peut jouir de la sagesse bougeante du corps qui fait chanter nos cordes sensibles pis giguer nos cellules. »
« Solange, laissez tremper vos couleurs et vos saveurs pittoresques dans les eaux du réel, ça va faire un arc-en-ciel hors série. » Wow!!!
Pis une de mes préférées : « C’est pas sorcier, c’est l’ordinaire du cœur ».
Merci Denise !!
Marie
Merci Marie, je suis contente que les personnages te rejoignent et te parlent 🙂
C’est super que tu puisses te laisser atteindre et vivre les passage comme tu le fais.
« une fenêtre ouverte par laquelle son naturel s’échappait de l’enclos des apparences. La vision d’un cheval sauvage gambadant allègrement dans des champs gorgés de lumière, de couleurs et d’odeurs, qu’il faisait naitre à mesure qu’il avançait, »
C’est tellement beau et ça donne le goût d’ouvrir, d’y aller, de liberté!
J’aime savoir ce qui te touche, t’allume ou te fais du sens, c’est toujours enrichissant de savoir comment les gens reçoivent ce qu’on écrit.
Pis une de mes préférées : « C’est pas sorcier, c’est l’ordinaire du cœur ».
:)!
Denise
La lecture de ton deuxième chapitre me laisse dans le même état que la lecture du premier. Je me sens touchée, concernée et remplie. Ton écriture, efficace et poétique, éveille automatiquement une expérience qui me fait voyager à travers l’ouverture joyeuse et amoureuse de Marie et le doute, le recul et aussi le choix de poursuivre l’aventure de Solange.
Je suis fascinée par ta capacité à décrire de façon concise des dynamiques relationnelles, des réactions inconscientes.
« Quand venait l’heure d’aller embrasser mon père avant le coucher, j’agissais comme une automate. Le cœur n’y était pas. Il était encore sur ma chaise en train d’essayer d’avaler sa rancœur. »
« — Mais vous avez vite déniché le plaisir ratoureux de vous raidir à chaque bouchée pour faire la grève du goût. Vous fabriquiez des piles de ressentiment dans votre sang en lâchant des gargouillis sonores. »
J’aime le rythme et le chemin que prend le roman.
« Mais mon corps me dit qu’une vérité désire se pointer le nez. La voici, la voilà : mon histoire doit pas être flattée dans le bon sens du poil pour l’esthétiser. Y faut épouser les faits au naturel, sans leur mettre de faux cils. »
J’ai hâte de lire la suite. La situation en cette fin de deuxième chapitre me fait sentir un état qui allie une légèreté joyeuse et avec genre d’aplomb gentiment confrontant.
Merci Denise !
Merci Joanne de tes commentaires. Ça me fait plaisir de lire que tu sors de cette lecture touchée, concernée, remplie et ce que la fin te fait sentir :). C’est tellement éclairant et passionnant de voir ce qui rejoint chacun. Pour les dynamiques relationnelles etc… j’ai des années de pratique et d’observation dans le corps bien sûr, mais une fois le tempérament, l’histoire, les désirs, les quêtes et les peurs des personnages bien campés ce sont eux qui m’inspirent des scènes et des répliques comme si j’étais leur courroie de transmission. Ça coule de source et je suis toujours surprise et émerveillée de voir ce qui émerge et se crée à travers notre lien. C’est la magie des connexions à l’oeuvre faut croire :)! Moi qui craignais ne pas pouvoir inventer des histoires, c’est un pur bonheur que j’ai découvert dans ce 1er roman: laisser ma folle du logis gambader, guidée et balisée par les particularités des personnages et leurs intentions.
Denise
Merci JF! Je suis surprise de l’effet que ce chapitre a sur toi et contente que ça te parle comme ça. Et ça ne fait que commencer…
C’est là qu’on voit comment une histoire a une deuxième vie, et même de multiples vies, à travers le lecteur. La réincarnation à son meilleur quoi :)!
Merci aussi de souligner l’endroit où tu te questionnes, tu as raison ce n’est pas assez clair: elle espère que son père va perdre la mémoire pour qu’il oublie de lui donner la tartine de beurre. Si tu relis ce passage tu verras que j’ai corrigé le tir.
J’aime ta description de Marie aussi, c’est l’fun de la voir à travers tes yeux :)!
Denise
Tu as tellement bien mis en mots tout ce qu’on a comme barrières pour se couper d’être heureux, libre et amoureux pour de vrai. Je me vois un peu partout dans ce chapitre:
J’ai une question: « Vous appeliez de tous vos vœux pour que la mémoire de votre papa prenne la poudre d’escampette. » Solange voulait que son père oublie quelque chose? J’ai peut-être manqué quelque chose mais c’est la seule phrase que je n’ai pas clairement saisi.
» Cette vision m’a fait sentir comment ma vie était en noir et blanc, sans saveur, anesthésiée derrière la façade opaque que j’entretenais pour bien paraître. J’étais sonnée. »
C’est exactement comment je me sens après avoir lu ce chapitre. Sonné. C’est puissant Denise.
Je continue à aimer ton écriture colorée, l’histoire qui avance sans s’attarder et la nature de Marie qui rend le récit léger et profond en même temps.
Et j’ai adoré la fin du chapitre. J’ai vraiment senti l’essence de cette Marie. Trop longtemps dans la peau de la statue, elle est maintenant « parmi les vivants » et elle profite avec gratitude de tout ce que la vie lui offre: de l’amour vibrant et disponible dans chaque relation et de la joie gratuite derrière chaque instant… Très inspirant tout ça. Je dois laisser ça descendre. Comme tu peux voir Denise, ton roman m’interpelle beaucoup. Hâte de lire la suite et d’évoluer avec Solange.