J’ai hésité à vous raconter ici l’histoire des expériences qui m’ont permis de vivre des états inespérés au-delà de ce que j’aurais pu imaginer.
Mais comme la pratique du Wow! Enfin! Merci! ( cliquez pour en savoir plus ) en est le digne rejeton et que, plus je la fais, plus je réalise que c’est une manière simple et concrète d’accéder à ces états à partir de ce tout qu’on vit, j’ai décidé d’y aller gaiement.
Et, les gens me demandent souvent comment je fais pour aller au bout de mes élans et mes projets en restant allumée et confiante malgré les obstacles
C’est que, quand rien ne va plus, j’ai appris à retrouver ces états pour rester ouverte à ce qui veut émerger de beau, bon et nouveau à travers ce que je rencontre.
J’espère qu’en lisant mes histoires, vous pourrez reconnaitre et chérir vos propres moments de grâce, même s’ils n’ont pas la même frimousse que les miens.
À la fin de cet article, je vous offre une pratique pour les retrouver et en tirer partie.
J’aimerais que ça vous donne le goût de maitriser la pratique du Wow! Enfin! Merci! qui est idéale pour accéder à ces états et vous laisser porter par les courants profonds de la vie, de l’amour et de la création, quand ça ne marche pas à votre goût.
Voici donc trois moments marquants où le génie créateur de mon cœur m’a sortie d’une peur, d’un ennui ou d’une impasse.
En les lisant vous verrez comment c’est arrivé alors que j’étais au bout de mes ressources et comportements habituels. Et, j’étais loin d’être un modèle de courage, d’évolution personnelle ou de confiance en moi dans ces moments, alors rassurez-vous, pas besoin d’être parfait au contraire!
Grâce à ces expériences, j’ai découvert qu’à travers ce qu’on vit des possibilités amoureuses créatrices cherchent à naître pour répondre à ce que notre cœur désire et improviser un monde meilleur pour tous.
Les voici les voilà donc!
De la peur à l’amour
La première m’est tombée dessus à 19 ans à Pari
Je suis dans une chambre minuscule couchée sur un lit aussi confortable qu’une planche de plongeon. Et c’est tout un plongeon que je suis sur le point de faire…
Les deux amies avec lesquelles je voyage m’ont annoncé qu’elles vont aller en Angleterre, plutôt que de rentrer avec moi au Québec. Je n’ai pas assez de sous pour les suivre. La perspective de rester seule à Paris me fait peur. Il faut dire qu’à cet âge, je suis renommée pour ma timidité et mon manque d’esprit pratique.
Je passe une nuit d’insomnie à imaginer des scénarios dignes de Stephen King : des scènes où je me perds, où je suis poursuivie, où je me fais enlever et attaquer par des individus louches. Aucun bon samaritain à l’horizon pour voler à mon secours!
Au petit matin, sortie comme par magie de ce tunnel peuplé de monstres, je bascule dans un espace aussi inattendu que merveilleux. Absorbée dans un flot d’amour immensément puissant et divinement doux, je suis dans un ravissement total. Tout sentiment de manque, toute trace de menace ont disparu. Mon petit moi a fondu et je me sens portée, enveloppée par ce second souffle du cœur après ma course effrénée de la nuit. Je suis comblée au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer ou désirer.
Je veux que cet instant dure éternellement. Il ne dure que trois jours, mais quels trois jours! Ahhhh… Et je sais maintenant qu’au bout de la peur il y a l’amour.
De l’ennui à la jouissance du moment
La deuxième se passe quelques années plus tard en Indes.
Je travaille chaque matin dans un atelier de batik. Parmi une dizaine d’Indiennes, je peins à la cire chaude, au son des corneilles, un dessin déjà tracé au crayon sur un tissu. Rien d’excitant pour mon esprit friand d’aventures spirituelles et d’exploits créateurs.
Je souffre de la lenteur du temps et de la monotonie du travail. Mon mental s’accroche désespérément à ses moyens de survie habituels pour ne pas s’absorber dans l’expérience du moment. Il se plaint d’être attelé à une tâche aussi morne et tente de s’échapper dans le passé ou le futur.
Il me concocte des festins que je savourerai à mon retour au Québec ou des scènes d’amour dont je suis l’héroïne adorable, sauvée de cette tâche ingrate par le Prince charmant…
Un beau jour, à bout de tactiques échappatoires, mon mental ferme boutique. Je bascule soudain dans l’instant spontané qui s’étend à l’infini. Je suis ici, maintenant et éternellement…
Le temps linéaire n’existe plus. Je m’absorbe tout entière dans chacun de mes gestes avec un intérêt sans cesse renouvelé, comme si je le faisais pour la première fois, et je savoure chaque seconde.
Au fond de l’ennui j’ai découvert la vitalité et les délices de l’absorption dans l’instant.
De la paralysie à la fluidité créatrice
La troisième se passe à Montréal, la première fois où j’ai décidé de peindre sans sujet préétabli.
On m’aurait demandé de sauter toute nue en bas du pont Jacques Cartier, par une nuit glaciale d’hiver, j’aurais à peine été plus figée, terrifiée. Incroyable comme un simple petit saut sans filet peut nous effrayer !
Assise devant ma toile blanche, je guette un signal intérieur pour commencer à peindre. Après une attente de plusieurs heures, passée à me faire des peurs sans nom, une impulsion irrésistible me propulse vers ma toile et me pousse à peindre à toute vitesse avec un délicieux sentiment de liberté. Pas le temps de penser à ce que je fais.
Au bout d’une heure je tombe épuisée sur mon lit et m’endors. À mon réveil, je suis sidérée par le tableau inattendu qui s’est peint malgré moi ou plutôt à travers moi. Un courant d’eau vibrant, parsemé de fleurs blanches, circule allègrement sur toute la surface de la toile, me transportant au-delà de mes résistances.
Je peux donc me laisser aller sans crainte à ce mouvement spontané qui surgit d’un lieu organique si sage.
Je peux faire confiance au courant créateur qui prend la relève pour me faire découvrir le chemin à mesure que j’avance, quand j’abandonne mes façons habituelles de contrôler ce qui émerge de moi.
Comme vous voyez, notre génie créateur et amoureux se dévoile aux confins de nos certitudes, il s’ébat dans l’ici maintenant, s’épanouit dans la transparence et se nourrit d’amour. Il est enjoué et lorsqu’il déjoue nos prévisions et nos plans coulés dans le béton, c’est qu’il rêve de quelque chose de plus délicieux, inédit et merveilleux pour nous.
J’ai mis plus de quarante ans à donner forme à ces expériences pour qu’elles soient accessibles, transformatrices et fructueuses.
Plusieurs approches m’ont aidée à le faire: le Focusing de Gendlin, le Flow de Csikszentmihalyi, le Process Work d’Arnold Mindell, l’Improvisation de Nachmanovitch, le shamanisme de Keeney, la Théorie U de Otto Scharmer…
Denise Noël
La pratique : pour des retrouvailles heureuses avec vos expériences marquantes
Vous avez tous vécu des moments de grâce
Les retrouver et les cultiver grâce à la pratique du Wow! Enfin! Merci! va vous donner une intuition et une persévérance hors du commun, vous déposer dans le nid chaud et accueillant de l’instant et vous ouvrir d’une manière créatrice et amoureuse à ce qui se passe en vous et autour de vous.
Alors voici une pratique tirée de mon livre « Le Cœur Créateur »
Pour retrouver un de ces moments, demandez-vous dans quelles circonstances vous avez été absorbés dans le présent, disponibles à ce qui émerge d’instant en instant, reliés d’une manière vibrante à votre entourage, surpris par ce que vous viviez et découvriez?
Est-ce lors d’une crise, d’une activité, d’une relation? En jardinant, en échangeant avec quelqu’un, en créant, en pratiquant un sport, en faisant l’amour, en voyage, dans la nature ou en rencontrant l’adversité, la maladie?
Qu’est-ce que vous avez alors vu, ressenti, touché, entendu à ce moment-là ? Qu’avez-vous le plus apprécié de cette expérience?
Qu’est-ce qui l’a déclenchée ?
Vous êtes-vous permis quelque chose de particulier, vous êtes-vous ouverts ou exprimés différemment ?
Avez-vous suivi vos élans, à quoi ou à qui avez-vous fait confiance, à quoi vous êtes-vous abandonnés, qu’avez-vous laissé aller?
Une fois que vous aurez découvert ce moment de grâce, écrivez un mini conte qui le traduirait pour vous. Décrivez ce que vous avez vécu au présent, avec le plus de sensations, d’images et d’émotions possibles.
Commencez par : Par un beau jour de… alors que j’étais ou que je vivais… j’ai accepté, lâché prise sur ou me suis permis de… je me suis retrouvé dans ou j’ai eu accès à… et me suis senti comme… cette expérience m’a amené à… je n’aurais jamais cru que…
Choississez quelques mots ou un bout de phrase dans votre conte qui vous connecte à cet état et servez-vous en régulièrement pour le retrouver. Vous pouvez même y ajouter un beau Wow!
– Je me permets de, j’accepte, je lâche prise… je me sens…. et Wow! je n’aurais jamais pu croire ou imaginer que je vivrais, recevrais, réaliserais …
Répétez à volonté pour créer des circuits bienheureux dans votre coeur, votre corps et votre esprit.
Si le cœur vous en dit vous pouvez ensuite la raconter ou la lire à une personne qui vous est chère en vous laissant toucher par cette expérience.
Puis invitez-là à vous raconter un de ses moments de grâce. Ça risque de créer des belles rencontres et des découvertes réjouissantes :)!
Bonne pratique, donnez-m’en des nouvelles!
Denise Noël
www.coeurcreateur.com
Chère Denise,
Quelle coïncidence ! J’ai publié un article sur le blogue de Mitsou.com tout dernièrement qui parle de notre côté imparfait.
http://www.mitsou.com/hey-miss-parfaite-je-te-dis-merde/
Je nous invite à simplement oser sauter, imparfaite.
Merci de nous amener à réfléchir encore plus profondément sur nos propres processus générant ces moments de grâce.
MarieChantal
Bienvenue et merci MarieChantal!
Pour oser faire ce saut et que ce soit plus doux mieux vaut avoir en soi et autour de soi des bras accueillants et un coeur bienveillant qui vont nous recevoir et nous bercer quand on vit des échecs ou des revers.
Pour continuer votre réflexion sur l’imperfection je vous suggère de lire cet article:
http://coeurcreateur.com/vive-lechec-libre/
Denise
Merci Denise
Vive la parfaite imperfection!
Je suis contente que ça t’éclaire sur la vision du Coeur Créateur et que ça te connecte à tes propres moments de grâce … et les autres.
Et oui il n’est jamais trop tard pour changer d’univers pour passer dans celui d’Alice aux pays des merveilles 🙂
Denise
Denise, j’étais en train de savourer la perfection de mon imparfaite vérité (grâce au Ahhh c’est parfait… de ton ‘Rien ne va plus tout est possible’) quand j’ai commencé à lire ton blogue. Ça commençait bien: tu nous préviens que, tout comme toi, on n’a pas besoin d’être parfait pour laisser notre génie créateur agir en nous. Ouf!
J’ai tellement aimé t’entendre parler de ces 3 passages majeurs que tu as vécus, alors que tu ne t’y attendais pas le moins du monde. Je comprends mieux maintenant sur quelles bases repose ta vision unique de l’amour et de la création. Je te remercie d’avoir mis en mots pour nous ces expériences qui ont guidé tout le reste de ta vie et de ton travail.
Pendant que je te ‘voyais’ passer de la peur à l’amour, de l’ennui à la jouissance du moment, de la paralysie à la fluidité créatrice, je revivais des situations où j’avais goûté un peu à ces moments de grâce, mais aussi les fois où j’ai bloqué toute transformation par mon attachement au su et au connu, et à mon refus de faire du bon, beau et nouveau avec tout. Comme si ça s’pouvait pas!
Heureusement, ton blogue me redit qu’il est toujours temps de changer d’univers!
Je suis touchée du soutien que je reçois par tes blogues Denise. mmhh, « au bout de la peur il y a l’amour » me touche tout particulièrement ce matin. Je vais porter ce petit bout de phrase bien au chaud. Merci! Et ta pratique me sourit, dès que j’ai le temps, je m’y met!
Bienvenue MC et merci de me le dire ça me fait plaisir de savoir ce qui te touche. Bonne pratique!
Denise