(Vous pouvez trouver les 2 rencontres précédentes avec Olaf dans les derniers articles )

Du contrôle à la confiance

Cette fois, un parfum de légèreté flotte autour d’Olaf lorsqu’il ouvre la porte.

Il me dit un bonjour ensoleillé et se retourne pour se désinfecter les mains.

Je m’amuse à imaginer deux ailes soyeuses à la place de sa cape de Zorro.

À peine assis, il me lance :

– J’ai commencé à produire mes cours de tango en ligne !

Son sourire est contagieux. Même le vert de mes plantes a l’air de s’éclater.

-Ôôôh ! C’est tout un revirement ! Tu ne voulais rien savoir de ça avant. Ça te rend heureux !?

– Oui ! C’est beaucoup d’ouvrage, mais je suis content.

Je ne m’attendais pas à ce volte-face subit, ça me réjouit de voir qu’il est passé de « non mais » à « oui et ».

Comme je dis souvent: c’est déjà assez difficile ce qui nous arrive dehors, n’en rajoutons pas en-dedans.

Au lieu de ruminer et se languir tout seul dans son coin ( pas besoin de se juger, on fait tous ça quand on ne voit pas d’issue ou de réponse à l’horizon)…

il se donne un défi qui a du sens pour lui et dans lequel il peut s’absorber pour être dans la création et en lien avec les autres.

 On dirait bien que cesser de vouloir contrôler la vie et les autres, et dire « oui » à sa vulnérabilité et son besoin de contact, lui a redonné la confiance de suivre ses élans et passer à l’action.

C’est ce que j’appelle de la création radicale: se servir de tout ce qui nous arrive pour libérer son courant amoureux/créateur et réaliser les rêves, les projets, les désirs qui nous sont chers.

Ça me rappelle un passage de « Et la lumière fut ». Son auteur, devenu aveugle très jeune, a développé une autre façon de voir à partir de son ressenti.

Avec l’aide de ses amis, il a même travaillé dans la Résistance en France.

« Je comprenais que la liberté n’est pas dans le refus de ce qui nous frappe. Être libre, je le voyais, c’était acceptant les faits, de renverser l’ordre de leurs conséquences. On niait les yeux de mon corps, d’autres yeux s’ouvriraient, s’ouvraient à moi… »

Pour renverser l’ordre des choses, Olaf doit laisser aller son attachement à avoir raison sur les autres…

et à bouder la vie, son plaisir et ses désirs quand ça ne répond pas comme il le désire dehors.

Il peut alors jouir de la sagesse de son corps et son coeur pour embrasser ce qu’il ressent avec bienveillance et créer du bon, du beau et du nouveau avec ce qui lui arrive de difficile.

Bref, il peut rendre son réel magicien en disant « oui et » comme en improvisation :  « oui » à ce que la situation touche ou soulève chez-lui, « et  » aux inspirations qui vont naitre de là pour le rapprocher de ce que son coeur désire.

 

Il me confie ensuite qu’il ne se sent pas en sécurité parce qu’il doit aller enregistrer ses cours en studio après le couvre-feu.

Je lui pose quelques questions : oui, il a vérifié avec son Association si c’était dans les règles et on lui a répondu que oui il avait le droit pour son travail.

Mais il a lu autre chose ailleurs qui semble contredire cette information et il hésite.

– J’ai peur de ne pas pouvoir me défendre et convaincre le policier si on m’arrête.

– Je comprends.  Et si tu n’arrives pas à le convaincre, qu’est-ce que ça va t’empêcher de sentir en-dedans?

Après avoir rouspété et râlé un peu, il consent à aller voir en-dedans.

– Que je suis digne de confiance, que je suis assez bon.

Mmm, c’est le temps pour Olaf de reprendre sa valeur et sa confiance des mains de cet éventuel méchant policier, pour les ramener au chaud chez-lui!

– Si tu faisais confiance que tu as fait tout ce que tu peux et que c’est assez, quelle différence ça ferait?

Il ferme les yeux, je sens sa présence se déposer dans son corps.

– Je me sentirais plus solide et j’aurais confiance de trouver comment m’en sortir.

Sur ces mots il part à pleurer :

– Je n’ai jamais fait ça me fier sur moi et que ça soit assez. Ça fait du bien.

il lève les yeux. Il a l’air détendu, plus en paix avec lui-même

 

On prend le temps d’apprécier ensemble ce pas, puis il me confie que lorsqu’il anime ses Podcasts, il ne sent pas cette confiance.

Il n’est pas assez libre et spontané à son goût et ça lui demande trop de préparation.

– Peux-tu rester curieux et ouvert à ce qui se passe pour toi là-dedans?

Au bout d’un moment, il avoue:

– J’ai peur des silences et de ne pas savoir quoi répondre.

– Comment vas-tu te sentir si tu ne le sais pas?

– Pas bon!

On dirait une autre invitation à s’aimer imparfait, à cesser de vouloir se prouver, et à faire confiance: à lui-même, à l’autre et à leur connexion. 

Après l’avoir invité à dire « Bienvenue » à ce qu’il sent, en s’ouvrant à faire confiance, comme il nous reste 10 minutes, je lui propose de simuler une interview.

Je l’invite à rester présent et ouvert dans le moment pour laisser venir naturellement ses commentaires et ses questions de sa connexion avec l’autre (moi).

Il voit à quel point il est porté à chercher dans sa tête la bonne chose à dire et il est agréablement surpris des inspirations qui lui viennent quand il est présent et à l’écoute.

– Wow ! C’est épeurant, mais j’ai envie de l’essayer dans mes prochains Podcasts!

Quand ils sont embrassés, ses manques et ses peurs deviennent des portes d’entrée vers la liberté et les désirs de son cœur.

Bien sûr, il y a aura d’autres pépins dans la vie d’Olaf qui le feront ruer, rouspéter ou désespérer.

Mais de fois en fois, il passe de plus en plus rapidement du contrôle à la confiance et il arrive plus facilement à transformer ses difficultés en portes d’entrée vers son cœur et ce qu’il désire.

Je lui rappelle souvent que créer du bon, du beau et du nouveau à partir de ce qui nous arrive, en ne rejetant rien de ce qu’on ressent, c’est notre plus belle liberté…

et que ce qui nous fait le plus souffrir c’est nos résistances à notre réalité présente: elles nous empêchent de dire « oui et  » avec coeur à ce qu’on vit pour y découvrir de nouvelles possibilités.

La joie de laisser son cœur s’exprimer et créer librement sous toutes sortes de formes prend alors le dessus.

P.S Comme je l’ai déjà écrit, Olaf n’a perdu personne de son entourage (sauf sa vieille identité) et il a assez de sous pour vivre.

Les mêmes clés s’appliquent face à ces difficultés et ces deuils, sauf qu’on doit prendre plus de temps pour recevoir avec compassion, les réactions, les peines et les peurs. qui en découlent.

 

 

La pratique

Après avoir embrassé ce que vous ressentez avec coeur, voici des questions géniales à vous poser pour donner un second souffle à vos élans, vos inspirations, vos vies.

Elles son géniales parce qu’elles marient vos obstacles à vos désirs et font appel à votre intuition parce que votre mental ne pourra pas y répondre.

– Comment je me sens quand je m’ouvre à la possibilité de découvrir des réponses à ce que mon cœur désire dans ce que je vis maintenant ?

– Quel aspect de moi a le plus besoin d’être aimé face à ce que je rencontre ?

– Qu’est-ce que j’ai à laisser aller pour faire un pas vers ce que je désire à partir de ce que je vis maintenant?

Et comme Olaf, je vous suggère de vous donner des défis (pas obligé que ce soit gros) dans lesquels vous pouvez vous absorber. Pour ma part c’est la peinture et l’écriture. Et vous?

P.S Jusqu’à ce jour, Olaf ne s’est pas fait arrêter!

Et il a fait une entrevue sans préparer toutes ses questions d’avance, en faisant confiance à la sagesse de son corps et de sa connexion avec l’autre. Il a aimé ça et ça a très bien marché!

 

Denise Noël

info@coeurcreateur.com

 

 

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