Savez-vous à quoi ça sert une impasse?
C’est quoi une impasse? Une interaction – avec une personne, une situation, un malaise, un désir, une création – sans issue.
Pas la moindre possibilité amoureuse ou créatrice à l’horizon.
Tout semble contre nous. Les échecs et les malaises se multiplient, les conflits se répètent, le ressentiment et le désespoir grandissent, le bonheur prend la poudre d’escampette.
On perd ses moyens, sa vitalité, son estime, ses espoirs, son sommeil, sa créativité, ses cheveux (malheureusement pas sa cellulite ou sa bedaine, ne serait-ce pas merveilleux?).
On se sent victimes d’un mauvais sort, paralysés, désespérés, comme ces enfants qui se font prendre l’hiver, la langue collée dur comme fer sur un poteau de fer. Si on se dégage, ça fait mal et si on reste pris là, on est mal.
Sans qu’on le sache, ce sont nos ne pas qui nous gardent ainsi douloureusement scotchés à ce qui nous rend malheureux: ne pas perdre la face, le dessus, le contrôle, ne pas être vulnérables, ne pas avoir besoin d’aide ou d’amour.
Nos impasses nous obligent à perdre la bataille de ces ne pas inconscients qui oppriment notre vraie nature – l’amoureuse et la créatrice – et nous font tourner en rond, nous isolent, nous éteignent.
Lorsqu’on cesse cette lutte, l’ingéniosité et la beauté de nos obstacles les plus coriaces nous sautent aux yeux.
Ils nous font lâcher nos séparations, répétitions, compétitions et contractions habituelles pour réaliser ce qui nous comble au-delà de nos espérances : nous connecter amoureusement et créativement à ce qu’on est, vit, aime, rencontre et souhaite.
On participe alors à l’espace vibrant, créatif et généreux des liens qui nous épanouissent individuellement tout en répondant à notre besoin d’appartenance en nous unissant les uns aux autres. Finie la dualité entre être foncièrement soi-même et faire partie d’un plus grand tout!
En prime, on a accès à une manne d’idées, d’énergies, de ressources et d’attitudes qui nous échappent quand on est en survie dans notre bulle fermée.
Alors, au lieu de sortir la hache de guerre, de vous fermer comme une huître ou de vous déguiser en courant d’air pour punir ceux qui n’ont pas répondu à vos prévisions féeriques, acceptez de perdre la bataille en beauté et d’embrasser tout ce que ça soulève en vous.
Ça va décoller comme par miracle votre langue des poteaux de fer de vos ne pas et vous redonner votre liberté d’aimer et de créer.
Attention, vous risquez de faire du même coup le bonheur de vos proches en leur donnant votre plus belle présence (minute là!), parfois même raison (eurk!), souvent ce qu’ils veulent (aie! c’est de l’exploitation ça !) tout en suivant les traces de votre propre joie (ah !bon c’est un peu moins pire, mais gardons l’œil ouvert quand même)!
Comment fait-on ça? En se rappelant d’abord qu’on ne perd rien de vital en perdant cette bataille. Uniquement ce qui entrave notre abandon à la joie, l’amour, la liberté, les besoins réels et la spontanéité créatrice de qui on est essentiellement.
Puis, en abordant ce qu’on vit avec la conviction que tout est parfait pour aimer et créer, jumelée à l’intention de découvrir la perle cachée dans nos impasses.
Ajoutons ensuite un brin de curiosité pour faire les yeux doux à l’inconnu et un grand bol de compassion.
Nous voilà prêts à plonger dans notre monde intérieur pour embrasser ce que cette interaction ou cette situation touche en nous et libérer ce qu’elle frustre, étouffe ou brime chez nous.
Nos langues libérées s’en réjouiront et chanteront les louanges du Cœur Créateur.
Si vous n’arrivez pas à vous décoller du poteau de vos ne pas, lisez le chapitre7 du Cœur Créateur pour les transformer en dons humanitaires.
Bonne semaine!
Bonjour Denise,
Je suis au beau milieu d’une impasse.
Je réalise un rêve:Ça fait deux ans que j’y pense…
Une présence sur quatre pattes.
Elle s’appelle Malia.
C’est un chiot Mira.
Mais dans quoi me suis-je embarquée???
Au secours!
Pas de présence du tout, que de la surveillance: Les besoins, les machouillages, les pleurnichages…
J’peux pas la retourner là, ça fait que deux jours qu’elle est ici!
Bon, je vais aller lire un peu de Denise, ça va me faire du bien.
Tiens donc…ne pas perdre la face, ne pas avoir le contrôle!
Okéééééé!
Tout est parfait pour aimer et créer!
J’écoute et là, je revois la petite fille en moi qui veut JOUER, juste jouer, s’amuser…
Je la prends dans mes bras… la berce…
AH!
C’est pour cela qu’elle voulait un chien peut-être.
Un moyen détourné pour se permettre de jouer!
Belle découverte!!!
Maintenant, je fais quoi…
Ouf! À suivre.
p.s.: Contente de t’avoir relu ce matin. Merci!
Que c’est inspirant de te lire chère Christiane!
Je me reconnais dans certains de tes propos… sauf que dans mon cas, c’est avec la fille de mon chum. Elle est adorable, vraie et c’est un vrai bonheur de l’avoir à la maison. Et… je me rends compte de la présence partielle que je lui accorde…. évidemment, quand ça fait mon affaire et quand ça parait bien! Basta les besoins de l’autre. J’veux partager un peu… des fois… mais pas trop. Hier, je me suis retrouvée face à une situation des plus banales: pendant mon absence de quelques semaines, elle a emprunté ma brosse à cheveux. À en juger ma réaction, c’était presque un crime qui mérite la peine de mort! Heureusement, j’ai relu Denise, je t’ai lu… et je suis partie à rire. Comme je n’ai pas d’enfants et que j’en aurai pas, j’avais demandé à la vie de m’envoyer un amoureux qui en a. Voilà que mon souhait est exaucé! Disons que j’ai quelques ajustements intérieurs à faire et que ça travaille sur ma capacité à aimer!
merci Denise, merci Christiane
Yé Kali pour cette histoire sur l’amour qui prend toutes sortes de détours et d’objets ordinaires
pour t’ouvrir plus grand .
Et merci de faire écho à l’histoire de Christiane en lui donnant l’effet bienfaisant qu’elle a sur toi.
À chaque fois que vous écrivez ainsi vous en éclairez et en réconfortez d’autres, ça vaut la peine…
Bonjour Kali,
Merci pour tes bonnes paroles.
La suite est que je me suis rendue compte que cela a fait une place…une plus grande disponibilité, j’étais plus positive. L’impasse s’est transformée!( Pour le moment)
Et en plus, Malia est encore plus adorable!
C’est fragile, je continue à prendre soin de cette espace!
Et dire que je venais voir si Denise m’avait répondu comme elle le fait tout le temps, mais pas de réponse. Bon,je me suis mise à me dire que mon histoire devait être si ridicule que ça ne valait même pas la peine…
Ah,cette fille qui veut que ce soit toujours parfait…quand est-ce qu’elle me lâchera les bottines???
Merci Kali, merci Denise!
Merci Christiane de nous faire part de tes déboires avec Malia. Souvent on est déjoués dans nos prévisions
par la vie… cherchons la perle cachée comme tu as commencé à le faire.
Déjà ton histoire canine a inspiré Kali alors c’est bien parti!
bonjour Denise,
J’adore tes images, elles me font rire à chaque fois et ça illustre bien ton message.
merci!!
Merci Line!
Hahaha, excellent! J’aime beaucoup ton personnage méfiant de faire plaisir et donner aux autres ce qu’ils veulent, ça reflète bien l’absurde de la dynamique dans laquelle on est aux prises.
Comme toujours, tes billets sont enrichissants et rafraîchissants!
Bonne journée 🙂
S
Oui c’est vrai Samuel, ça a l’air pas mal fou quand on regarde ces comportements de près mais on y tient quand même parce
que ça nous maintient dans le connu, le contrôle et la séparation.
Pourtant ça a bien meilleur goût quand on lâche…
Merci!
Merci Denise!
Ta manière d’aborder ce sujet avec humour me touche. Étant en plein « ne pas » massifs… ça m’encourage à simplement accepter ces fameux « ne pas » comme des amis, plutôt que des ennemis.
Ah! je suis vraiment contente que ce billet te fasse cet effet.
Accepter ses »ne pas » c’est la seule manière de pouvoir s’en libérer et récolter les richesses qu’ils emprisonnent.
Merci Pierre
« On ne perd rien de vital en perdant la bataille »
ou un projet refusé, une rencontre amoureuse tant espérée qui ne vient pas etc…
Ce court extrait résume pour moi, l’essentiel que je pourrais utiliser à la manière d’un mantra pour demeurer ouverte à ce qui est.
Merci
p.s. je trouve que vos billets que je lis ( et relis, mijote… ) accompagnent bien les lectures de textes de Arnaud Desjardins et Jack Kornfield que je fais ces temps-ci. J’y vois plusieurs liens de « parenté »
Bonne idée Artemo!
Ce n’est pas toujours évident de faire le deuil d’un projet ou d’attendre une rencontre tant souhaitée.
Il faut se rappeler qu’il y a un processus amoureux et créateur plus profond qui est à l’oeuvre derrière ces circonstances
difficiles…
… et que si on s’y accorde on va découvrir des possibilités beaucoup plus grandes que celles qu’on
a imaginées, qui vont nous rapprocher de la réalisation de nos souhaits.
Bonnes lectures multiples et tant mieux si vous sentez des liens entre chacune!