Vous tournez en rond? Bienvenue dans l’inconnu!

Je suis assise aux premières loges d’une danse à laquelle je suis souvent invitée : le cha-cha-cha du non-contact, de la non-découverte et du non-abandon. 

Cette danse, si-j’avance-tu-recules, si-tu-t’ouvres-je-me-ferme, si-tu-désires-quelque-chose-de-moi-je-le-retiens, prend toutes sortes de formes. On peut la vivre avec un rêve qui nous fuit, une interaction qui tourne en rond ou la vie qui nous fait faux bond à répétition.

Aujourd’hui, elle prend la cadence saccadée d’un couple qui se chamaille. La belle princesse est du style, en avant tout le monde, à l’attaque! le digne sieur est sur le mode, alerte, retirons nos troupes en catimini!

Plus elle l’assaille en s’époumonant, plus il se retire dans ses terres en silence, plus il se ramasse sur lui-même, plus elle charge avec fougue. Il se plaint de ses éclats, elle lui reproche son mutisme, ils se retrouvent dans leur cul-de-sac préféré et… repartent de plus belle!

Ils sont devenus l’un pour l’autre un bâton dans les roues de leur amour, un accroc à leur liberté d’être, une jambette à leurs aspirations les plus chères.

J’observe avec curiosité cette danse réglée au quart de tour, où chacun fait exactement ce qui provoque chez l’autre la réaction qu’il déteste le plus. Ils s’accordent à merveille pour l’entretenir et la perpétuer. Beau travail d’équipe!

Le hic c’est qu’ils sont scotchés ensemble négativement par leurs résistances l’un à l’autre, au lieu d’être reliés amoureusement et créativement par l’aller-retour de leurs vérités vibrantes, de leurs élans du cœur, de leurs mouvements créateurs.

Quand je vois ça, j’ai le goût de courir dans la pièce en faisant voler, comme un avion dans le ciel, une banderole avec ces mots : Chers tourtereaux, c’est beau d’être amoureux mais pour que ça dure il faut aussi être créateurs. (mmm… idée à retenir).

Pour briser leur cercle vicieux, je demande parfois aux opposants de se chicaner en chantant avec des maracas sur un rythme commun. Ça ouvre toutes sortes d’avenues insoupçonnées, croyez-moi!

Cette fois-ci, je demande plutôt à cette dame qui s’égosille généreusement en vain, si ce qu’elle fait produit l’effet désiré chez son homme. Pas vraiment, répond-elle d’une voix soudain fluette.  Je demande ensuite à ce chevalier en cavale, qui cède sa place avec tant de diplomatie, si son retrait muselé améliore les choses entre eux. Non bien sûr! rétorque-t-il.

Même s’ils n’aiment pas les effets secondaires de cette chorégraphie, elle leur permet de rester dans ce qu’ils connaissent et contrôlent : leurs fermetures, contractions et cachettes habituelles.

Cette dulcinée au courroux galopant refuse toute possibilité d’être peinée ou blessée. Son homme fuyant et passif est donc une vraie aubaine pour elle: pas moyen de compter sur sa présence et de se laisser surprendre à avoir besoin de lui. Pas de danger donc, croit-elle à tort, de souffrir si elle le perd!

Cet homme, qui pourrait jouer Le Fugitif les doigts dans le nez, a fait serment il y a belle lurette de ne jamais plus s’exposer au rejet. Il est donc comme un coq en pâte avec sa femme vindicative qui lui coupe le sifflet : ça lui évite d’avoir à s’exprimer et à se montrer tel qu’il est. Comme ça, croit-il à tort, il est à l’abri de toute désapprobation ou disgrâce.

Pour casser leur routine avec humour, je leur fais un clin d’œil et les invite à remercier leur partenaire de les aider à cimenter leur barrage intérieur favori. Ils hésitent puis s’exécutent à tour de rôle, un sourire de connivence aux lèvres. Les voilà reliés de manière plus enjouée et ouverte.

À notre tour de remercier nos adversaires et nos déconfitures, car le même scénario se répète dans nos vies pour tout échec, obstacle ou conflit répétitif.

Le refus de lâcher les rives du connu et de sentir la vulnérabilité qui accompagne notre ouverture à l’entourage nous fait répéter les mêmes comportements et donc, rencontrer les mêmes écueils, les mêmes insatisfactions. Une véritable addiction!

Tant qu’à y être, que diriez-vous de pratiquer l’art des inversions et culbutes salutaires, inspiré du chapitre 2 du Cœur Créateur, Transformez vos échecs et vos obstacles en possibilités inespérées.

Demandez-vous d’abord quelle est votre manière habituelle d’entretenir la danse du contrôle et du connu avec votre entourage.

Puis, inversez votre comportement…

  – Si vous prenez toujours le crachoir ou la vedette, effacez-vous, écoutez et donnez de l’importance aux autres pendant 5 minutes, puis 10, puis 15. Si vous êtes portés à sauver la face en cachant ce que vous jugez non présentable, révélez une petite vérité que vous dissimulez habituellement, puis deux, puis trois. Si vous volez sans répit au secours de la veuve et de l’orphelin, revenez au bercail pour prendre soin de vous. Si vous retenez  vos élans, sous prétexte que ce n’est jamais le bon moment, exprimez-en un maintenant, puis trois, puis cinq. Si vous forcez ou poussez pour obtenir ce que vous désirez, lâchez prise et laissez venir. Si vous refusez habituellement de jouer ou de participer, sautez à l’eau et batifolez, etc…

Ouvrez-vous ensuite avec cœur et curiosité à la vulnérabilité et l’inédit qui se pointent en douce.

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